Sa mort a détruit notre demeure. Ce lieu qui nous était propre m’est étranger ; l’appartenance perdue en dépossession. Je ne suis là qu’en exil, présence effacée en vacance, le lieu en séjour indéfini. La permanence devenue finitude temporaire éternellement répétée. Le temps qui nous semblait infini est à tout jamais limité, borné, daté, d’un début – nous ici – et d’une fin – moi seul restant. Du chez nous reste ruine où moi seul subsiste en hôte, résident résiduel sans résidence. Nul accueil de ce qui fut ensemble, l’ensemble. Ce qui nous était propre m’est devenu emprunté. La familiarité a cédé à l’étrangeté ; l’ici à un ailleurs déterritorialisé où je survis perdu, sans temps ni lieu. Nous ne se conjugue plus que seul, notre lieu est mon isolement. L’ici détruit en nulle part, le maintenant en jamais plus, il n’y a plus de demeure. Je ne demeure mourant qu’en ce séjour ruiné réduit en i-monde.
Capture
Vevey, 10.10.2017
Sony ILCE-7, Sony SAL 4.5-5.6/70-300G-SSM-II ; gauche et droite : 135 mm, f 6.3, 1/8000, iso 100 ; centre : 135 mm, f 6.3, 1/4000, iso 100
Edition
Triptyque .arw > .psd, 12200 x 6000 px, images, chacune, 4000 x 6000 px, 18.10.2025
Epreuves
Canon Pixma pro-10
3, Canon photo pro platinum, 42 x 29.7 cm ; images, chacune 12 x 18 cm, 13.10.2025
Texte et liens
Vevey, 13.10.2024 - 13.10.2025