Mourir – – –

Préparation = = = = –

Sans préparation à sa mort, j’ai affronté le relationnel qui suivit, si tant est que l’on puisse nommer relation la contrainte sociale des obsèques, si tant est que la cérémonie, les proches de la défunte, leurs paroles et leurs pleurs, leur chagrin réel et leur compassion de circonstance font relation. Il n’y a eu d’adieu, j’étais là absent dans mon impréparation, assistant en étranger aux rites qui devaient entériner sa mort, me l’annoncer, du corps déposé au cercueil, de la cérémonie à l’ensevelissement des cendres. Je n’ai jamais pu me préparer à sa mort.
Ce n’est que quand tout fut, pour les autres, pour le monde, pour le réel, fini, que sa mort n’était plus un sujet, qu’elle m’est advenue. Elle m’est tombée dessus quarante jours après, comme l’impossibilité même. Le monde, les relations retournées sans moi à la vie, j’ai alors compris qu’avec elle j’étais mort.