Mourir – – –

Obsèques –

Automne 2024 : les paysagistes de Vevey avaient empli les espaces floraux de violet et jaune, devenus complémentaires de sa mort : chrysanthèmes et pensées. Cet octobre, la phrase que j’ai dû le plus subir fut : « Je suis en pensée avec toi ». Etre en pensée. Pensées, fleurs de la mort ; je hais ces pensées. Fleurs à ras du sol dont les froids pétales rampent dans la boue, pensées qui se fanent de salissure. Fleurs entombées dans des bacs de bétons ; fleurs de vieux, cartes de deuil décolorées, faussement nostalgiques, pastel et sfumato, brouillard mauve et mièvre. Pensées, paroles de la mort ; je hais ces pensées. Intentions à ras des circonstances dont la répétition froide rampe dans l’esprit, pensées qui le salissent et le fanent. Mots ensevelis dans les condoléances de convention ; mots de vieux, de ceux qui n'ont vécu que le faux deuil de leur père, mère, phrasé faussement compatissant et mièvre.