Les couleurs «ternes» avaient été et seront préférées. A savoir les pigments de terre naturelle, la laque de garance transparente, le jaune de Naples, quelques verts ou bleus utilisés en glacis, les gris et noirs. L’exclusion des tons «vifs» est intentionnelle : la couleur «n’est pas» : elle «devient». C’est bien par filtrage progressif qu’elle paraît. Elle n’est point posée, elle sourd et ne saurait s’affirmer. Elle n’est pas couleur-matière mais bien une lumière colorée qui peut surgir de la matière. Pour l’essentiel, terres, oxydes métalliques ou pierres sont les pigments les plus matérialisés, la lumière colorée naissant au regard comme une alchimie. Posés de manière très dilués, les pigments ne doivent pas perdre leur pouvoir de coloration, ce qui explique la choix de la gamme Blockx.
Les formats restent en question : le geste pratique et la confrontation au regard supposent des hauteur de 100 à 170 cm, l’exposabilité de ces dimensions relevant déjà de lieux disponibles pour ces grandeurs. Par le passé, les peintures n’ont de fait connu d’existence que dans l’atelier de l’école d’art – d’où l’abandon. Le maquettage photographique – si c’en est un – répond comme par ironie à cette question : la petitesse des tirages est parfaitement recherchée.
Il se peut d’ailleurs que les appels à la peinture ne soient que nostalgie, et que les vues photographiques vaillent pour elles-mêmes ; ou qu’à l’inverse la valeur de projet pictural ne réside que dans le dessein, non dans la réalisation, auquel cas photographies et textes de procédé en sont le concept.