enlarge | 1. Jean-Luc Marion, La banalité de la saturation | |
2. Henri Maldiney, La dimension du contact au regard du vivant et de l’existant |
Contredite par l’excès du champ d’apparition, l'intentionnalité ne peut plus viser une signification qui permette de constituer un objet ; elle n’atteint plus aucun « objet » intentionnel, parce que ce qu’elle atteint éventuellement n’a précisément jamais plus le statut d’objet. Je vois toujours, mais ce que je vois n’atteste plus quelque chose ; il mesure seulement l'ampleur de ma visée déçue : je n’atteins plus une vision, mais j’éprouve les limites de ma vue. Atteinte en retour par ce qu’elle visait, l’intentionnalité se retrouve déplacée à côté d’elle-même, « bougée », en état d'altération1. Je suis une vague, la vague, et déjà la vague que je suivais n’est plus cette vague-là, mais une autre qui la suit. Je ne suis pas l’objet « vague », Sache, « ceci », déterminé, appropriable, mais un vague « ça », Dinge, chose indéterminée, non-thématisable. Le rapport de la chose à l’objet et celui du non-thématique au thématique. Ob-, en face, jeté en face : l’objet répond à une perception objectivante, c’est-à-dire à une perception qui situe ce qui avait été jusque là éprouvé comme chose. La chose ? Il y a un monde de choses qui précède toute cristallisation en objets. C’est le monde ou la chose est un carrefour de phénomènes, un foyer d’émergence du fond de monde et de présence rayonnant jusqu’à l’horizon2.
Capture
Vevey, 7.06 et 16.08.2015 (gauche)
Sony ILCE-7, Sony FE 3.5-5.6/28-70 ; gauche : 70 mm, f 5.6, 1/1250, iso 100 ; centre : 45 mm, f 5.6, 1/60, iso 100 ; droite : 70 mm, f 5.6, 1/160, iso 100
Edition
Triptyque .arw > .psd, 3006 x 1530 px, images, chacune, 3006 x 4509 px, 12.05.2018
Epreuves
Canon Pixma pro-10
3, Canon photo pro platinum, 24 x 48 cm, images, chacune, 8.8 x 13.2 cm, 25.06.2018
Texte et liens
Vevey, 26.02.2019