έποχή ὸρίζω 9

έποχή ὸρίζω 9

Il y a de l’irréconciliable : mon monde n’est pas ton monde n’est pas son monde. Non que nous ayons le monde en partage, mais que nous devions partager des existences radicalement différentes du monde. Engouffrement dans la condition postmoderne : il y a relativité non seulement des opinions, idées, conceptions et perceptions, relativité de la vérité – post-truth : il y la relativité du monde même – post-reality. Relativité qui ne porte que si est affirmée l’existence en-soi du monde, et non l’existence pour-soi, pour-toi, pour-lui. Non que nous ayons le monde en partage, mais que nous devions partager des existences radicalement différentes du monde.

L’irréconciliable ne pardonne pas. Il n’excuse pas mais explique les tensions, les dissensions, les conflits, la guerre. La pensée fait erreur à vouloir réconcilier les contraires et même les différends. Elle fait aussi erreur à laisser s’exprimer leur simple relativisme. Ce n’est pas d’une vision commune ou de l’excuse d’une vision propre que nous avons besoin, ni d’un langage commun ou distinct, ni surtout de communication ou d’agir, ni de diplomatie au sens faible du terme : l’intersubjectivité irréconciliable ne nous laisse que la négociation.

Capture

Vevey, 6.02.2016
Sony ILCE-7, Sony FE 3.5-5.6/28-70, 45 mm, f 4.5, 1/1600, iso 100


Edition

.arw > .psd, 6000 x 4000 px, 27.03.2022


Epreuves

Canon Pixma pro-10
5, Canon matte photo paper 29.7 x 21 cm, image 19.5 x 13 cm, 27.03.2022


Texte et liens

Vevey, 1.04.2022