Catastrophe - Le désastre

Oubli sans mémoire

Le désastre est du côté de l’oubli : l’oubli sans mémoire, le retrait immobile de ce qui n’a pas été tracé – l’immémorial peut-être ; se souvenir par oubli, le dehors à nouveau.

Lorsque nous sommes patients, c’est toujours par rapport à un malheur infini qui ne nous atteint pas au présent, mais en nous rapportant à un passé sans mémoire. Malheur d’autrui et autrui comme malheur.

Je regarde ta photographie : je n’ai rien gardé de toi, Catherine, tu es un passé sans mémoire – malheur infini. Si je pense à toi, je ne me souviens pas ; ni de ce que nous avions fait ensemble, ni de notre vie. C’est un reste sans résultat ni reliquat, inopérable, malheur.

Ta mort n’est pas un malheur, c’est un fait, un désastre ; ta mort n’est pas même mon malheur, ta mort est le malheur ; le malheur du fait, du désastre ; le malheur de l’oubli sans mémoire.

Capture

Vevey, 14.02.2022
Sony ILCE-7, Sony SAL 4.5-5.6/70-300G-SSM-II, 250 mm, f 29, 1/50, iso 100 (gauche et droite)


Edition

Diptyque .arw > .psd, 12200 x 4000 px, images, chacune, 6000 x 4000 px, 12.12.2024


Epreuves

Canon Pixma pro-10
Sony ILCE-7, Sony SAL 4.5-5.6/70-300G-SSM-II, 300 mm, f 25, 1/50, iso 100 (gauche et droite)


Texte et liens

Vevey, 26.12.2024