Paraît alors un texture, concrète matière du visible, mais qui de suite se brouille. L’œil n’aperçoit pas tant l'apparition du phénomène que le bougé, le brouillard et la surexposition qu’il impose à ses conditions d’expérience communes. Une vue comme brouillée par la lentille trop courte, le diaphragme trop étroit, le cadre trop étriqué qui la reçoit — ou plutôt qui ne l’accueille plus. L’œil ne voit pas tant un autre spectacle, que son impuissance nue à constituer quoi que ce soit. Il ne voit rien distinctement, mais éprouve clairement son impuissance devant la démesure du visible, donc surtout une perturbation du visible, le bruit d’un message mal reçu. Loin de pouvoir constituer ce phénomène, le Je s’éprouve comme constitué par lui. Constitué et non plus constituant, parce qu’il ne dispose plus d’aucun point de vue dominant sur l’intuition qui le submerge1. Je dois abandonner. Aucune donnée objectivable ne résiste : nulle lumière, nul espace, nulle forme, couleur ou distance, nul instrument ne me donne le visible – reste la finalité, une délectation mais qui est plus que goût, excessive ; saturée en dé|goût.
Capture
Vevey, 30.09 et 11.11.2015 (centre)
Sony ILCE-7, Sony SAL 4.5-5.6/70-300G-SSM-II, 100 mm, f 5.0, 1/1250, iso 100
Edition
Triptyque .arw > .psd, 3588 x 17933 px, images, chacune, 3588 x 5382 px, 3.05.2018
Epreuves
Canon Pixma pro-10
3, Canon photo pro platinum, 24 x 48 cm, images, chacune, 8.8 x 13.2 cm, 25.06.2018
Texte et liens
Vevey, 26.02.2019