Catastrophe - Le désastre

Fallait-il ?

Accepter cette distinction : « il faut » et non « tu dois » – peut-être parce que la seconde formule s’adresse à un toi et que la première est une affirmation hors loi, sans égalité, une nécessité non nécessaire ; tout de même une affirmation ? une violence ? Je cherche un « il faut » passif, usé par la patience.

Quand je dis […] : « il faut » – avec le jeu entre falloir et faillir –, je dis aussi bien : il manque, il tombe, il trompe, c’est le commencement de la chute, la loi commande en tombant, et, par là, se sauve encore comme loi.

« Il faut vivre », « tu dois faire le deuil » ; « il faut, pour ton enfant, Romain, que tu vives », « tu dois vivre pour Romain ». Non, nul devoir, nulle obligation ne peut, entraînés dans le désastre, oblitérés. Le moi à qui le devoir s’adresse ne peut avoir de devoir, n’ayant aucun pouvoir, aucune n’existence, n’étant pas.

Il faut, falloir, faillir : la seule formulation possible en est interrogative : fallait-il ? Question qui n’a pas de réponse – la seule, venant du désastre étant « oui », entraînant pour nouvelle question un pourquoi ? vide, le désastre ne répondant pas. Fallait-il ? est la question qui entraîne sans fin la question : fallait-il ?

Capture

Vevey, 10.02.2020
Sony ILCE-, Sony SAL 4.5-5.6/70-300G-SSM-II, 200 mm, f 25, 1/40, iso 400 (gauche et droite)


Edition

Diptyque .arw > .psd, 12200 x 4000 px, images, chacune, 6000 x 4000 px, 12.12.2024


Epreuves

Canon Pixma pro-10
3, Canon photo pro platinum, 42 x 29.7 cm ; images, chacune 18 x 12 cm, 15.12.2024


Texte et liens

Vevey, 24.12.2024