J’y suis. Y suis-je ? A mes côtés cet « y » de trop, ou autour de moi. Ou : je ne suis pas dans le monde, je n’avance pas dans le monde, le monde n’est pas autour de moi ou à mes côtés ; le monde est emporté avec moi, le monde est en moi. Dasein dont le Da est constitué par le Sein. Je suis et le « y » est déterminé par le « je » : c’est parce que je suis que j’y suis. C’est sans doute ceci qui emporte ceux qui se noient : engloutir le monde avec eux.
Je n’avance plus, panoramique : je balaie. De gauche à droite, de droite à gauche. Ma vue borne l’horizon ; le limite, le garde à la limite de mon être. : ὸρίζω déterminé par ego. Je suis le point d’où se génère le monde : j’ai incorporé le point de fuite. Il n’est plus à l’horizon devant moi, il est en moi qui détermine l’horizon. Le monde se déplace autour de moi.
C’est un retournement. Non pas me retourner, mais se retourner. Un retournement non dans le monde ou par rapport au monde ; un retournement en soi, en rapport au soi. S’infliger d’être sans y être, s’imposer d’être au néant, c’est saisir que je constitue autour de moi le néant comme monde.
Capture
Vevey, 6.02.2016
Sony ILCE-7, Sony SAL 4.5-5.6/70-300G-SSM-II, 70 mm, f 4.5, 1/1000, iso 100
Edition
.arw > .psd, 4000 x 6000 px, 27.03.2022
Epreuves
Canon Pixma pro-10
5, Canon matte photo paper 21 x 29.7 cm, image 13 x 19.5 cm, 27.03.2022
Texte et liens
Vevey, 4.04.2022