έποχή ὸρίζω 4

έποχή ὸρίζω 4

Je tourne mon regard, un peu à gauche, un peu à droite. La ligne de reflet suis mon regard, se déplace à ma borne droite, à ma limite gauche. Il ne reste du monde que cette lueur et ce reflet, maintenant issu de moi. Je suis cette lueur, je suis ce reflet non que je me sois projeté en eux mais à l’inverse qu’ils sont ma projection : lueur, reflet sont miens.

Que le monde m’apparaissent devant moi ou autour de moi n’est qu’illusion, projection. Le dispositif perspectif a rejeté le point de constitution du monde à l’infini alors qu’il est en moi. Se faisant il a projeté l’origine hors de l’ego, en son miroir porté à l’infini divin, et creavit Deus hominem ad imaginem suam ad imaginem Dei. Le monde se donne au soi, qui désormais peut le manipuler, mais au prix d’en avoir été chassé.

Double exil, déportant le monde hors de l’ego et l’ego en un point-miroir hors de lui-même, lui imposant un Dieu devant lequel il serait redevable de son existence comme de ses actions. L'ego a projeté un point d’appui externe à lui-même, lui permettant de soulever son levier et manipuler le monde, sans autre responsabilité que de se faire pardonner par son propre reflet.

Capture

Vevey, 6.02.2016
Sony ILCE-7, Sony FE 3.5-5.6/28-70, 35 mm, f 4.5, 1/1600, iso 100


Edition

.arw > .psd, 4000 x 6000 px, 27.03.2022


Epreuves

Canon Pixma pro-10
5, Canon matte photo paper 21 x 29.7 cm, image 13 x 19.5 cm, 27.03.2022


Texte et liens

Vevey, 4.04.2022