έποχή ὸρίζω 2

έποχή ὸρίζω 2

J’avance, droit devant moi dans le brouillard. Le long de la rivière jusqu’au point où ses rives disparaissent en dans l’horizon effacé du lac, rejoindre le néant, ensommeiller le monde ? Un homme qui dort, tient en cercle autour de lui le fil des heures, l’ordre des années et des mondes. Il les consulte d’instinct en s’éveillant et y lit en une seconde le point de la terre qu’il occupe, le temps qui s’est écoulé jusqu’à son réveil ; mais leurs rangs peuvent se mêler, se rompre.

S’il peut tenir ainsi tenir le monde en cercle autour de lui, c’est de lui qu’émane ce monde, dont les rangs, mêlés ou rompus ne préexistent pas à sa constitution dans l’ego du dormeur. Il est non une sphère infinie, mais ce point dont le centre est partout, la circonférence nulle part. Etre sans sphère infinie, sans circonférence, nulle part. N'être que ce point que je remplis et même que je vois abîmé dans l’infinie immensité des espaces que j’ignore et qui m’ignorent, m’effrayant et m’étonnant de me voir ici plutôt que là, car il n’y a point de raison pourquoi ici plutôt que là, pourquoi à présent plutôt que lors. Face à l’effroi, frayer l’inversion de la situation, c’est parce que je suis que l’ici-présent m’apparaît et que je puis concevoir d’autres là et lors où je ne suis point.

Capture

Vevey, 6.02.2016
Sony ILCE-7, Sony SAL 4.5-5.6/70-300G-SSM-II, 120 mm, f 5, 1/1000, iso 100


Edition

.arw > .psd, 4000 x 6000 px, 27.03.2022


Epreuves

Canon Pixma pro-10
5, Canon matte photo paper 21 x 29.7 cm, image 13 x 19.5 cm, 27.03.2022


Texte et liens

Vevey, 4.04.2022